Dangereuse partie de cache-cache. [PV: Isilwë]

Je sentais des frissons d’excitations me parcourir, tandis que mes pieds nus foulaient le sol de la forêt. J’entendais des cris d’effrois à l’orée des bois. Mes poursuivants n’oseraient pas s’aventurer plus loin, moi si.

En générale, ces courses poursuites finissaient généralement en parties de cache-cache, et je prenais un malin plaisir à passer de chassée à chasseuse et à faire tourner en bourriques mes gardes. Ce n’était pas la première fois que je leurs échappais ni la dernière, pensais-je en souriant. Aïe !! Des orties ! Mhh, je ferais peut-être mieux de remettre mes bottes du coup. Je ralentis et m’assis contre un arbre. Je me sentais si vivifié par cet air de liberté et de danger, une grande bouffée d’oxygène avant de revenir à des occupations de « princesse ». Je fis une moue puis secoua ma tête. Je grimpais avec agilité dans un arbre et me décidais de faire une petite sieste.

Un bruit ténu me réveilla. Je plissais les yeux et me garda bien de bouger. Une tignasse blanche… Oh ce ne serait pas Syriel ? Ma garde principale ?? J’eu un sourire, ça ne m’étonnais pas trop d’elle, cependant j’ignorais qu’elle était de la partie à ma recherche, moi qui croyais qu’elle était partie sur le front. Toute à ma joie de la revoir, j’oubliais mon envie de jouer et prit le risque qu’elle me ramène au palais pour la saluer. Je sautais de mon arbre et atterris souplement sur le sol derrière l’elfe.

- Syriel !chantonnais-je avec un enthousiasme indigne d'une "princesse"

Elle se retourna vivement, en position de défense. Ce fut alors que je me rendis compte que j’avais pris une parfaite inconnue pour une camarade. D’en haut pourtant… Oh mais il fallait que je me présente.

- Oh, euh… bonjour, excusez-moi, je vous ai prise pour quelqu’un d’autre. Je suis désolée de vous avoir effrayé. Ithiliel, ravie de vous rencontrer.

J’étais navré autant que déçue pour tout dire mais je le cachais du mieux que je pus.

Le soleil allait enfin se coucher et je pourrais bientôt reprendre mes recherches de plantes. Je recherchais une variété rare et qui ne se dévoilait qu’une fois la nuit tombée. J’espérais enfin mettre la main dessus. J’avais pratiquement ratissé la forêt lunaire de long en large sans en trouver. De plus, je devais chercher celle que l’on nommait la «Gardienne». J’avais quelque chose d’assez important, pour elle du moins, à lui remettre.

Je bifurquais entre les arbres, agile et silencieuse, lorsque je me rendis compte que je me trouvais tout près de la lisière, trop près même. La petite Effraie qui m’accompagnait, je devais songer à lui donner un nom d’ailleurs, poussa un hululement strident.

Des Elfes noirs. Merci, j’étais au courant...

Ils sont les seuls à faire autant de bruit tout de près de la forêt. Dire qu’ils sont effrayés par des arbres, ces pleutres qui ne pensaient qu’à faire la guerre. Il fallait dire que comme la cité des elfes lunaires y était cachée, nous avions au fil des siècles répandues de sombres rumeurs sur cet endroit, s’assurant par la même occasion de ne jamais avoir de visiteur impromptu. Il fallait dire que certains mages lunaires étaient plutôt doués en matière d’illusion, même si nous nous spécialisions principalement dans la guérison.

Je secouai vivement la tête. Je devais arrêter de songer à eux, à mon peuple. Je n’étais plus leur princesse, je ne voulais plus l’être. Non, pour être plus précise, je tentais de ne plus l’être...

Je continuai ma marche silencieuse, mais même le pas le plus léger fait craquer les brindilles et les feuilles mortes de la forêt. J’entendis quelque chose tomber souplement derrière moi.
Un animal n’était jamais aussi silencieux...

-Siriel!

Je me retournai vivement, ayant bandé mon arc par la même occasion et menaçait l’inconnu d’une flèche, la pointe en hécatolithe polie brillait tout près de sa jugulaire. Habituellement, cette pierre, plus connue sous le nom de «pierre de lune» était très sensible au choc et se brisait facilement.
Ce n’était que grâce à notre ancienne magie et à des savoirs oubliés par les autres peuples que nous arrivions à l’utiliser pour fabriqué nos armes. Et elles étaient redoutables...

-Oh, euh… bonjour, excusez-moi, je vous ai prise pour quelqu’un d’autre. Je suis désolée de vous avoir effrayé. Ithiliel, ravie de vous rencontrer.

Ithiliel, un nom qui ne m’était pas inconnu. La princesse était bien loin de sa demeure. Bon je devais l’admettre, elle n’était pas la seule dans le même cas. Je remarquais fugacement l’amertume de la déception dans les yeux de la princesse, mais je n’en pipai pas mot. Elle devait être très triste que je ne sois pas la personne qu’elle s’entendait à trouvé.

-Sachez que je ne suis pas le moins du monde effrayée, Princesse Ithiliel. Mais la prochaine fois, tenté de ne pas apparaitre soudainement derrière les gens. Certains on des réflexes plus rapides que d’autres...

Je baissai mon arc et rangeai ma précieuse flèche d’un geste rapide. J’inclinai tout de même légèrement la tête et dit :

-Mais il est tout à mon honneur de vous rencontrez. D’ailleurs, il serait malpolie de ne pas en faire de même. Je suis Isilwë Tinùviel.

J’oblitérai volontairement mon titre, de toute façon, les autres peuples ne connaissaient pratiquement rien de nos us et coutumes.

Le petit oiseau de proie se posa doucement sur mon épaule, dans son vol souple et silencieux. L’une des ses pennes chatouillant la peau nue qui n’était pas recouvert par ma capeline.

Fatigué par le son énervant que faisaient ceux que je supposais être les gardes de la princesse, je me retournai vers la source du bruit et lâchai un juron en elfique lunaire. Je me redirigeai mon regard vers la jeune elfe et dit :

-Ils sont à vous, ces chiens de gardes énervants?

Je fis un léger sourire en coin et demandait :

-Et si on les semait?

Spoiler:

-Sachez que je ne suis pas le moins du monde effrayée, Princesse Ithiliel. Mais la prochaine fois, tenté de ne pas apparaitre soudainement derrière les gens. Certains on des réflexes plus rapides que d’autres...

Princesse… Mhh, que dirais mon père si il apprenait que son héritière s’amusait à sauter sur de parfaits inconnus armés ? Bon, ce n’est pas comme si j’…

-Mais il est tout à mon honneur de vous rencontrez. D’ailleurs, il serait malpolie de ne pas en faire de même. Je suis Isilwë Tinùviel.

J’aimais bien la sonorité de son nom et prénom, c’était fort agréable à écouter. Enfin, ce qui était gênant, ce fut le raffut pas possible que faisaient mes gardes. Ils s’étaient enfin décidés à aller me chercher. Mais aussi discrets qu’ils étaient, c’était impossible de les louper. Ils me faisaient honte parfois. Pas un seul n’aura donc l’idée d’enlever son lourd tas de ferrailles cliquetant et inutile ? Bons, ce n’étaient pas de mauvais bougres, mais bon, trop à cheval sur les règles et l’étiquette. Enfin, heureusement qu’ils ne sont pas tous comme ça, sinon, je serais morte d’ennui à l’heure qu’il est.

Je regardais, amusée une chouette effraie, prendre ses aises sur Isilwë. Qu’ils étaient mignons tous les deux ! Je pourrais faire une magnifique aquarelle, enfin, si j’avais la patience de la terminer bien sûr. L’elfe se tourna dans la direction de la cause du bruit, agacée elle lâcha échappée un mot que je ne redirais pas.

-Ils sont à vous, ces chiens de gardes énervants?

En vérité… non pas vraiment, ils étaient chargés de me protéger et de me ramener au palais au cas où je ferais encore une de mes «fameuses excursions ». Ils obéissaient donc d’abord et avant tout à mon père. Autant ils étaient loyaux et francs, autant ils étaient ennuyants, encore plus bornés que moi. Et ça, peu de personne serait prêt à le croire. Les ordres sont les ordres disent-ils. Syriel, elle était différente. Je secouais la tête. Elle prenait des initiatives audacieuses qui bien souvent s’avérèrent payantes, elle est douée aussi bien à la chasse qu’au combat et arrive même à me battre dans nos duels verbaux. Ce qui n’était pas pour me déplaire.

-Et si on les semait?

Je ris. C'était exactement ce que j'aimais faire, sauf que ça allait être la première fois que j'avais une partenaire de jeu avec moi. J'en étais d'autant plus heureuse. Je ne pus m’empêcher de sourire malicieusement en guise de réponse et m’élançais. La partie commençait maintenant.

Spoiler:

Jamais auparavant je n’avais éprouvée de joie si intense, c’était si grisant, cet air frais sur ma peau, cette course à travers la sylve était magique, irréel. Et tous ces arbres ! ça me changeait de l’aridité qui couvrait une bonne partie du pays. Et dans mes jeux cette fois, je n’étais pas seule. Peut-être que cette sensation de plénitude était né en partie grâce à elle. La course malgré tout se termina plus tôt que je ne l’aurais souhaité, dans une petite clairière.

-On pourra être tranquille quelques temps…

Je hochais la tête, songeuse. Un hurlement retentit dans la nuit sombre. Je bloquais inconsciemment mon souffle et vit un magnifique loup gris entrer dans la clairière, grondant. Ses yeux sauvages et féroces m’avaient complètement envoûtée. Je me trouvais incapable de bouger tellement j’étais fascinée par l’animal.

Isilwë se plaça devant moi, ce qui eut l’effet de me faire reprendre mes esprits. Elle parla au loup, dans une langue qui m’était inconnue, une ancienne langue des elfes lunaires je pense. Je crus deviner le sens global de ce qu’elle lui dit. Il arrêta de grogner. L’elfe se tourna ensuite vers moi.

-Ne t’inquiète pas... Les loups sont des créatures de lune, comme moi. Il ne te fera pas de mal. Tant que je serais là, du moins...

Je hochais la tête et m’apprêtais a lui répondre quand le loup glappit. Alors, ma compagne de jeu vint me rejoindre et me dit en souriant malicieusement :

-C’était un signe... Les chasseurs deviennent les chassés... Allons leur faire peur...

Je lui rendis son sourire, ravie, nous étions faites pour nous entendre. J’étais d’accord avec elle, il était temps de chasser. Ce moment-là était je dois dire mon préférée. Je prenais encore plus de plaisir à tourmenter mes pauvres gardes si… stoïques. Mais pour les obligez à changer les rôles, je redoublais d’inventivité pour les faire tourner en bourrique, toute tête de mules qu’ils étaient. En fait, je n’avais plus besoins de les ehm…pas persécuter mais… non quand même pas, les tourmenter plutôt pour qu’ils prennent leurs jambes à leurs cou, quand c’est encore possible bien sûr. Ils savaient quand ils devaient courir en général. Tous soumis à la dure loi qui gouverne le monde : chasse où soit chassé.

Quand ils n’avaient pas réussi à me mettre la main dessus au bout du temps que je leurs donnais, j’avais gagné la première manche du jeu. Pour la deuxième, je me devais d’avoir fait un tour ou peur à tous mes gardes sans exceptions, sinon je comptais cette deuxième manche comme perdue. Donc au final, ce qui arrive rarement, c’est le match nul.

Je fus tirée de mes très nobles pensées par le son d’une voix qui m’était inconnu. Encore un intrus dans notre partie, personne ne l’avait invité à ce que je sache. Il l’avait appelé Isilwë anael. Anael était l’un des premiers et rares mots que l’on m’avait enseignée, il signifie princesse. Ainsi dons, je n’étais pas la seule qui aie marre de l’éthique, des leçons ennuyantes… Elle ignora complètement l’inconnu et s’adressa à moi.

-Nous y allons? J’ai encore envie de courir dans les bois...

Je ris et repartie dans la forêt. Chasser tout en étant poursuivie par quelqu’un allait sûrement être très distrayant, amusant. L’inconnu essayerait certainement d’attraper sa princesse pour la ramener de force à son palais. Enfin, qu’il essaye déjà de nous suivre un peu pour voir. Parce Isilwë est très rapide. Vives, nous avions laissez le pauvre elfe sur place l'on dirait.

Cela faisait dix minutes que nous courrions. Slaloment entre les arbres. La vue de leurs princesse échevelée et arrivant sur eux avec un petit sourire sadique aux lèvres suffit à leurs envoyés le message. Ils se dispersèrent dans la forêt tel une envolée de moineau. Je m'amusais, ils ne seraient pas franchement ravis, eux, si fier d'être comparer à des oiseaux. Je m'arrêtais histoire de leurs donner un peu d'avance quand même. Puis me tournais vers Isilwë:

- Leurs faire peur, surtout ici, est un jeu d'enfant. Hum, il serait intéressant de tester leurs réflexes. Si on arrive a les touchers, peu importe comment, la partie est finie pour le garde et il a un gage, il rentrera en sous-vêtement. Bien sûr il est hors de question de les abîmer, sinon mon père va être furieux.

Je fis une pause légère, le temps d'un sourire espiègle puis continua:

- Ce serait les règles. Tu me dis si tu veux changer quelques règles qui ne te convienne pas, ce n'est pas un souci pour moi.
Autre chose, tu préfères que l'on chasse séparément où qu'on taquines en même temps nos proies?

J'attendais la réponse quand je vis l'elfe de tout à l'heure arriver encore assez loin de nous. Si l'on lui demandait de se joindre à nous? En tant que proie bien sûr. Ce serait moins marrant sinon.Enfin, nous n'allions pas manquer de cibles étant donné qu'ils n'avaient cette fois pas lésiner sur les moyens pour me ramener.

La princesse se mit à rire et partit en filant comme une flèche entre les arbres. Je me retournai légèrement, juste assez pour voir que Fìndir, l’elfe de ma communauté, ne s’était pas encore remis du choc qu’avais été mon apparition. Il est vrai qu’après quatre-vingt ans d’absence, me croiser relevait presque du miracle.

Je courais aux côtés d’Ithiliel pendant une dizaine de minutes, jusqu’à ce que les gardes nous eûmes dans leurs champs de vision. Ils s’enfuirent en courant, détalant comme dans lapins pourchasser par des loups ou plutôt des louves dans ce cas-ci.

Ma compagne de jeu s’arrêta et j’en fis de même. J’entendis le faible son d’une course dans la forêt, Fìndir, probablement... S’il s’entêtait à me suivre encore, je lui effacerais la mémoire. Ce n’était pas la première fois que je croisais un autre elfe de lune, mais ça personne n’était au courant. Par contre, il pourrait peut-être m’amener des nouvelles du palais et de ma petite sœur adorée Míriel en même temps. Hum, le choix allait être dur.

- Leurs faires peur, surtout ici, est un jeu d'enfant. Hum, il serait intéressant de tester leurs réflexes. Si on arrive a les touchers, peu importe comment, la partie est finie pour le garde et il a un gage, il rentrera en sous-vêtement. Bien sûr il est hors de question de les abîmer, sinon mon père va être furieux.

Loin de moi l’idée de vouloir les tuer...

Je bloquais un instant... En sous-vêtements?! Il fallait que je reste voir ça... Des elfes noirs qui s’humilient ainsi en public, ça allait être la chose la plus drôle du siècle!

Elle fit un sourire espiègle et continua :

- Ce serait les règles. Tu me dis si tu veux changer quelques règles qui ne te convienne pas, ce n'est pas un souci pour moi. Autre chose, tu préfères que l'on chasse séparément où qu'on taquine en même temps nos proies?

Je me retournai légèrement vers l’elfe lunaire qui arrivait derrière nous et dit à la princesse :

-Oh, je ne veux rien changer à ton jeu, Ithiliel. Je peux les toucher n’importe comment dis-tu?

Je fis une pause en souriant, pensant que certaines personnes allaient ressortir de la forêt, couverte de poussière de fée argenté. Rien de plus efficace pour marquer des proies.

-J’ai chassé trop longtemps en solitaire. Il est temps que la louve revienne au travail d’équipe.

Je me retournai vivement cette fois, encochant une flèche en une fraction de seconde. Je dis :

-Suffit, Fìndir. Dit-moi ce que tu veux et après, je te conseille de courir...

-Vous êtes vraiment là...

Je soupirai et grondai :

-Arrête avec tes remarques inutiles et vient en aux faits. Si tu es là pour me dire de revenir, tu peux toujours aller faire mumuse avec un dragon...

Il leva les mains en signe de défense et dit d’une voix agitée :

-No...Non, ma princesse. Je sais bien qu’en quatre-vingt ans, si...Si vous aviez eu envie de revenir, vous l’auriez fait...

Je levai les yeux au ciel et tirai un peu plus sur ma corde, faisant craquer le bois de l’arc.

-Alors que veux-tu?

Il avala difficilement et murmura :

-C’est vôtre jeune sœur... La princesse Míriel...

J’haussai un sourcil et baissai ma flèche toute mon attention capter par ses paroles.

-Elle a aussi disparut le jour de vôtre fuite et... reste autant introuvable que vous l’étiez.

Je grommelai un juron en elfique lunaire. Mon adorable sœur n’avait toujours fait qu’à ce tête et n’avait jamais été patiente... Mais comment cela ce fait-il que je ne l’avais pas encore croisée?

-Cours, Fìndir...

L’elfe ouvrit grand les yeux et partit en courant, aussi agile qu’un cerf.

Rapidement, j’enroulais les pointes de mes flèches dans des morceaux de tissus et ouvrit une petite fiole qui pendait à ma ceinture. Une fois les flèches recouvertes de poudre scintillante, je tournai la tête vers Ithiliel et lui sourit :

-Ce sera ma façon à moi de marquer mes cibles atteintes... Ils ne pourront pas tricher, la poudre de fée est extrêmement difficile à enlever...

J’encochais une nouvelle flèche enroulé de soie et m’exclamai :

-La chasse commence... Maintenant!

Je grimpai avec agilité à un arbre proche, ayant déjà repéré l’un des soldats. Cette armure bruyante devenait finalement mon alliée dans ce jeu...

Spoiler:

-Oh, je ne veux rien changer à ton jeu, Ithiliel. Je peux les toucher n’importe comment dis-tu?

Je hochait la tête en souriant, imaginant mes quinze beaux et fières gardes rentrer au palais, la tête basse et les joues rougies d'embarras malgré leurs airs toujours aussi figés. Ils allaient m'en vouloir longtemps ceux-là, je leurs avais fait bien des coups mais celui là... Enfin, ce n'est pas comme si je m'en inquiétais.

-J’ai chassé trop longtemps en solitaire. Il est temps que la louve revienne au travail d’équipe.

Pour moi, c'était une première et j'étais plutôt ravie de découvrir une nouvelle façon de chasser. La solitude était bien souvent ma seule compagne, malgré le fait que je sois la princesse. Tout ceux qui m'entouraient à l’exception de mon père, ne donnaient pas suffisamment d'attention à ce que je pouvaient dire. Frustrée, je leur rendais la monnaie de la pièce en les tourmentant. Des jouets, un décors fade et sans couleurs, je les considéraient comme tels. Mais qui pourrait me le reprocher puisqu'aucun d'eux ne se donne la peine de changer? de changer leurs façons de m'adresser la parole par exemple. Tant de précaution, d'euphémisme et de non dit. Ennuyant et sans intérêt. Bref, s'ils sont là, autant qu'ils servent à quelque chose, à me divertir.

Toute à mes pensées, je n'avais pas entendue la conversation entre l'elfe lunaire et sa princesse. Juste le mot soeur, Miriel et fuite. Il finit par s'en aller en courant. Il jouait lui aussi? Je ne m'appesantis pas sur la question, mon attention fixée sur ce que faisait Isilwë. Curieuse, je me demandais bien ce que pouvait être cette poudre dont elle recouvrait ses flèches.

-Ce sera ma façon à moi de marquer mes cibles atteintes... Ils ne pourront pas tricher, la poudre de fée est extrêmement difficile à enlever...

J'eu un sourire ravie, décidément, cette nuit promettait d'être exaltante. Je la regardais grimper à un arbre. Bon, il fallait que je renvoie mes gardes vers elle... Le cliquetis bruyant et encore proche d'un de mes soldats me fit secouer la tête. Les idiots, franchement, aucuns d'eux n'aura donc l'idée d'enlever son tas de ferraille? Non pas un seul à moins qu'un haut gradé le leur demande. Soit ils étaient vraiment idiots soit ils le faisaient exprès. Tant pis pour eux. Leurs fierté va devoir prendre un sérieux coup.

Je me mis a courir silencieusement, contournant un garde pour réapparaître devant lui. Il se mit à faire demi-tour. Vive, je le menais vers l'elfe lunaire. Je m'arrêtais un instant écouter autour de moi. J'entendis un grognement devant moi. Le premier garde avait donc perdu très rapidement. Tiens en parlant de garde... je me retournais vivement et attrapa le bras d'une jeune recrue. Tiens celui là au moins avait été plus malin que les autres. Sans doute parce qu'il était le plus jeune qu'il avait presque réussi à m'avoir.

- Tu te débrouilles pas trop mal, mais tu n'es pas aussi rapide que moi. Dommage, toi aussi tu vas devoir revenir en sous-vêtements. Déshabille toi. lâchais-je en le lâchant.

Sans m'écouter, il bondit sur moi. Allons donc, cette recrue devait être bien jeune pour oser me combattre en combat singulier. Je l'esquivais sur le côté et lui fit un croche-pied. Pas très glorieux mais marchant assez bien. Il s'étendit de tout son long sur le sol. Je m'assis sur lui à califourchon, l'empêchant d'esquisser le moindre geste.

- Les règles du jeux sont simples, les autres ont certainement du t'en parler. Il faut m'attraper pour gagner. Quand aucun de vous ne réussi à le faire, les rôles s'inversent. Je t'ai touchée avant que tu ne le fasse. Tu as donc un gage comme tout les autres. Je ne vais quand même pas devoir te dessaper moi même?

Je me tut, entendant des bruits de pas, trois gardes plus téméraires ou inconscients toujours en armure. S'approchaient d'ici, chuchotant, cela ne m'empêchaient pas de les entendre. Quand ils me virent sur ma malheureuse victime, ils s'empressèrent de s'éparpillés.

- Si tu ne veux pas qu'au palais, je te rende la vie infernale, tu fais ton gage.

Je me relevais et partit à leurs poursuites, ils devraient êtres satisfait, ils amusent bien leur princesse ce soir. Et en général, je me tenais plus tranquille au palais après une bonne chasse.

Ithiliel se mit à courir silencieusement entre les arbres et menant l’un des gardes vers moi. Je me redressai sur la branche où je me tenais, encochant ma flèche dans un même mouvement. Je souris à la vue de l’idiot en armure qui s’élançait droit vers moi, sans même se douter que je me cachai non-loin.

Il me remarqua à la dernière seconde et je le vis écarquiller les yeux et s’arrêter brusquement pour faire demi-tour. Trop tard. Ma flèche filait déjà vers lui et le toucha juste sous l’omoplate. Il émit un grognement de douleur. Oh! Allez, ça ne devait pas faire si mal...

- Tu ne te débrouilles pas trop mal, mais tu n'es pas aussi rapide que moi. Dommage, toi aussi tu vas devoir revenir en sous-vêtements. Déshabille-toi.

Le score était donc de deux... sur combien? Peu importe. Je rigolai doucement entre les branches, mon rire se confondait avec la brise qui soufflait dans les feuilles. J’aperçus un bref mouvement entre les arbustes, juste en dessous de moi. Je me déplaçai d’un pas sur l’épaisse branche et la lame d’un poignard siffla juste à côté de mon oreille.

Je me laissai tomber au sol et j’atterris souplement à quelques mètres derrière le soldat qui semblait toujours me chercher parmi les branchages. J’encochai une nouvelle flèche et banda mon arc qui émit un léger craquement.

Le soldat se retourna, vif et m’aperçu. Il évita de justesse ma flèche qui laissa une trainé brillante sur sa joue et elle fila entre les arbres. J’entendis un autre grognement de douleur. Tiens, j’en avais touché un autre en même temps? Ce dernier sortit également des fourrés, la poudre de fée brillait sur son bras.

J’esquissai un sourire en coin et dit :

-Vous avez perdu... Selon votre princesse, vous devez rentrer au château en sous-vêtements. Et puis, vous ne pourriez pas prétendre le contraire. Ça tache, la poudre de fée...

Une nouvelle lame siffla tout près de moi. Je sortis une flèche de mon carquois, me tournait vers le nouveau venu et tirai d’un même mouvement. Elle l’atteignit en pleine poitrine, lassant une grande marque sur son torse qui étincelait sous la lune. Donc, quatre pour moi. Le premier des trois hommes que je venais de toucher s’exclama soudainement :

-J’ignores à quel jeu veut jouer notre princesse en s’accoquinant avec une elfe de lune, mais le Roi exige qu’on lui ramène tout celles qui croiseront notre chemin!

Pourquoi seulement les femmes? Je posai une main sur ma hanche, affichant un air de défi :

-Ah oui? Et vous croyez être assez rapide pour m’attraper?

Je m’élançai entre les arbres et rejoignit prestement Ithiliel. Je ralentis avant de poser ma main sur son épaule et dit en riant :

- Si j’avais été un soldat, vous auriez perdue!

Je rigolai un peu plus, me rappelant de la tête d’ahuris qu’avaient fait les gardes lorsque j’avais pratiquement disparue de sous leurs yeux et continuai :

-Si je compte celui que vous m’avez envoyé, j’en suis rendue à quatre. Et vous?

Mes réflexes accrut par l’adrénaline qui courrait dans mes veines, je remarquai aisément la tête blanche qui passa devant mon regard, à quelques centaines de mètres devant nous. Je souris et murmurai :

-Findìr, j’espère que tu es rapide. Parce que maintenant, c’est à ton tour!

Je souris à Ithiliel. Il était temps d’attraper celui qui avait longtemps servit de cobaye pour nos exercices de soin, à Míriel et moi.

Spoiler:

J'en avais eu trois autres après la jeune recrue. Ils s'étaient déshabiller sous mon regard amusé et étaient en route pour le palais. Quatres, cinq avec celui d'Isilwë si je ne me tromp...

- Si j’avais été un soldat, vous auriez perdue!

La princesse lunaire avait posé sa main fine et légère sur mon épaule. Elle riait, j'en fis autant. Décidément j'avais bien fait de venir ici. Je m'amusais drôlement plus qu'au palais. J'imagine la tête que va faire mon père en voyant les gardes rentrer penauds et en sous-vêtements, l'air désespéré des conseillers et les regards inquisiteurs et plein de convoitise des "dames" de la cour. Et mon père qui se mets en colère mais qui n'osera plus envoyer des gardes me chercher. Quand je rentrerais, je lui raconterais en détails la partie de chasse. Même s'il désapprouve publiquement mes "bêtises", je sais qu'il n'a pas de honte à avoir de moi.

Oh, je les voient bien s'indignés si leurs princesse rentraient en sous-vêtements elle aussi. Encore plus amusant. Par contre j'aurais de vraies remontrances de la part de mon père. Je pense qu'il se mettra vraiment en colère là et qui serait sans doute justifier. Bien que je me fichais éperdument de ce que pouvais dire les autres, que mon père puisse être d'accord avec eux sur ce qui me concerne me rendrai malade.

-Si je compte celui que vous m’avez envoyé, j’en suis rendue à quatre. Et vous?

- quatre aussi. Encore sept gardes et le compte est bon. répondis-je en souriant.

Elle eu un sourire. Je regardais dans la même direction qu'elle. Tiens, l'elfe lunaire de tout à l'heure.

- Enfin, je veux dire huit. rectifiais-je en lui faisant un clin d'oeil.

Je m'élançais une fois de plus. Voyons s'il est aussi rapide que sa princesse.

- Quatre aussi. Encore sept gardes et le compte est bon. Enfin, je veux dire huit.

Elle me fit un clin d’œil et s’élança à la poursuite de Fíndir. Je la suivis. Une fois à sa hauteur, je dis :

-Celui-là, par contre, il est à moi!

J’avais ma propre idée de gage en tête...

Je louvoyais entre les arbres, voulant rattraper l’elfe lunaire avant qu’il ne s’échappe de mon champ de vision. Je souris. J’ai toujours été la plus rapide...

J’accélérai et j’en profitai pour sauter sur une branche basse. Je décochais une flèche en même temps, touchant la cuisse d’un soldat.

-Plus que six, Ithiliel!

Je sautais et lorsque j’atterris au sol, j’arrivai juste devant mon compatriote. Il pila net , en écarquillant les yeux. Je le touchai du bout de ma main.

-Tu as perdu. Tu as un gage.

Je le vis prendre une teinte rosée absolument tordante. Ils avaient du voir les soldats retournés au palais en sous-vêtements.

-Non, pas ça... En fait, je te donne une mission.

Il soupira de soulagement et s’inclina.

-Ce que ma princesse veut...

-Je veux que tu retrouves Míriel pour moi. J’ignore pourquoi, mais je ne l’ai même pas croisée en quatre-vingt ans...

Il s’inclina à nouveau, mais déglutit tout de même. Certes, ceci était préférable à rentrer en sous-vêtements, mais comme ma petite sœur pouvait avoir un comportement exécrable... Il allait très probablement se retrouver avec une dague sous la gorge...

Quelques secondes plus tard, il disparut entre les arbres, en un éclair argenté. Je me retournai vers l’elfe noire qui venait de nous rejoindre.

J’entendis les gardes qui allaient bientôt revenir. Pourquoi il venait directement dans notre direction? Ils se jetaient dans la gueule du loup.

-Princesse Ithiliel, je dois vous dire quelque chose, une chose que m’a dite l’un de vos soldats. Il m’a dit que votre père est à la recherche d’une elfe lunaire.

Je me rapprochai d’elle et lui prit les mains :

-S’il-vous-plait, pourriez-vous enquêtez sur cette histoire? Le roi a fait assassiner les hommes de mon espèce et il capture les femmes. J’ignore pourquoi, mais je suis inquiète pour ma jeune sœur, en cavale elle aussi. Elle sait se défendre, mais elle a un style... un peu particulier...

Au même moment, je lui glissais discrètement un petit objet dans la main. C’était un minuscule sifflet en pierre de lune.

Je tournai la tête vers une partie de la forêt, de là où semblait venir les gardes de la jeune elfe. Un hululement retentit au même moment. Je pointai la chouette :

-Il vous servira à l’appeler... Elle me retrouvera avec votre message, si vous acceptez...

Je souris à la vue des soldats qui venaient de débarquer :

-Recommençons à jouer... je suis certaine qu’ils ne s’attendront pas à une embuscade...

J’encochais trois flèches et me plaçais en position. Qu’ils viennent, je les attendais...

-Celui-là, par contre, il est à moi!

J’eu un léger sourire. Peu après je l’entendis dire.

-Plus que six, Ithiliel!

Je bifurquais brusquement allant voir deux de mes gardes, qui évoluaient prudemment. Je fis rebondir un caillou dans ma main une fois, puis le lançais. Suivit de près par un autre. Mes deux cibles touchées étaient fort étonnées. Tiens encore des nouveaux ? Je n’avais pas remarquée.

- Allez allez comme les autres, vous rentrer en sous-vêtement. Et dépêchez-vous si vous ne voulez pas que je vous déshabille moi-même.
- Vous êtes… cruelle. Fit l’un des elfes.
- Dit toi que ça fait partie de l’entraînement, tu ne t’en porteras que mieux. Répondis-je en riant.

Je les regardais faire et partir penauds. Plus que quatre. Bon les autres ne devaient pas être loin. Je rejoignis ma partenaire de chasse alors que l’elfe lunaire partait.

-Princesse Ithiliel, je dois vous dire quelque chose, une chose que m’a dite l’un de vos soldats. Il m’a dit que votre père est à la recherche d’une elfe lunaire.

Ah ? Je ne comprenais pas comment j’avais pu passer à côté d’une information comme celle-là. Fichues conseillers à la noix ! Ils ne paient rien pour attendre de vouloir m’écarter de ces choses-là ? Sincèrement ça commençait à bien faire ! Ils m’échauffaient un peu de trop ces temps-ci. D’ailleurs, je me demandais bien pourquoi mon père avait donné un tel ordre. Serait-il à la recherche de la princesse fugitive ? Si c’était le cas, alors pourquoi aurait-il un intérêt à le faire ? Les souverains lunaires auraient-ils demandé de l’aide à mon père ? Pourtant, je ne crois pas me rappeler qu’ils aient eu des contacts… A moins que son but soit tout autre.

Isilwë me prit les mains.

-S’il-vous-plait, pourriez-vous enquêtez sur cette histoire? Le roi a fait assassiner les hommes de mon espèce et il capture les femmes. J’ignore pourquoi, mais je suis inquiète pour ma jeune sœur, en cavale elle aussi. Elle sait se défendre, mais elle a un style... un peu particulier...

Quoi ?! Euh, on parle bien de mon père là ? Oui ou non ? J’étais choquée par ce qu’elle venait de me révéler. Il faisait réellement des horreurs pareilles ? Mon père ?! J’étais muette de stupeur.

Le contact d’un objet sur ma peau me sortit de ma torpeur.

-Il vous servira à l’appeler... Elle me retrouvera avec votre message, si vous acceptez...

Ehm, concrètement ça m’entrainerait à faire quoi ?

-Recommençons à jouer... je suis certaine qu’ils ne s’attendront pas à une embuscade...

Oh bonne idée, ça me changera un peu les idées. C’est vrai que la partie n’est pas encore finie.

- Il en reste quatre. Lui glissais-je doucement.

Hein ? J’en comptais sept… Certains d’entre eux étaient marqués à la poussière de fée. Les règles étaient pourtant simples à comprendre non ? Je sortis d’autres cailloux de ma poche. Non ils n’étaient pas si bêtes. Ils changent d’ordre de leur priorité l’on dirait. Je pris pour cible un elfe assez agile. Mes projectilesle touchèrent. J’entendis le sifflement des flèches qui filent dans l’air suivit de grognements douloureux. La partie était finie. Je descendis souplement sur le sol et mains sur les hanches me planta devant eux.

- Vous avez perdus. Certains d’entre vous devraient même être déjà en train de faire leurs gages.
- Nous avons reçus des consignes avant de venir ici, princesse. Nous devons…
- Je sais, coupais-je sèchement, j’ai été mise au courant à l’ instant. C’est inadmissible ! Qui l’a ordonné ?
- C’est le…
Redoutant la réponse, je ne lui laissais pas le temps de répondre. Ma colère explosa :
- C’est trop tard pour les explications, hors de ma vue !

Las, j’avais moins de pouvoir de persuasion que mon père. Mon influence sur eux, je venais de le découvrir avait une limite certaine. Là ils allaient me dire de rentrer et que cette histoire ne me regardais pas, j’en aurais mis ma main au feu.

- Ne dites rien, je sais que je dois rentrer. Fis-je en soupirant. Allez devant je vous rejoins avec elle un peu plus tard. Mais pas maintenant.
- Je ne peux pas…
- Mais si, fis-je d’une voix suave, ma nouvelle servante lunaire vous à toucher comme l’indique cette poudre. Vous savez qu’un garde qui ne fait pas le gage que je lui donne à la suite d’un de mes jeux ne fait pas long feux dans la Garde et ce même s’il monte un tant soit peu dans l’estime de mon père.

Bien entendu, je bluffais, j’espérais que ma compagne de jeu ne s’en offusque pas.
Et au pire, nous pourrions très bien leurs fausser compagnie une nouvelle fois.

Spoiler:

La princesse semblait troublé, mais il s'agissait de ce que j'avais déduit grâce aux paroles de ses soldats, ainsi que par le témoignage d'un de mes compagnons que j'avais retrouvé mourrant dans la forêt.
Celui-là même qui m'avait confier une lettre pour la gardienne de la forêt, comme on l'appellait. Il m'avait murmuré que c'était des elfes de Sérégon qui l'avaient attaqué...

- Il en reste quatre.

Je hochai la tête pour lui montré que j'avais compris, mais je fronçais les sourcils lorsque je perçus sept présences qui approchaient. Certains n'avaient pas écouté les ordres, on dirait...

Je remarquai furtivement la poussière de fée qui brillait sur leurs vêtements... Il s'agissait donc de ceux que j'avais touché. Je bandai mon arc en un mouvement rapide et je tirai en même temps qu'Ithiliel lançait ses cailloux. Dès que celle-ci décolla, j'en encochai une autre tout aussi rapidement et je tirai à nouveau. Le tout m'ayant pris qu'une vingtaine de secondes.

Les grognements de douleur me parvient. Ah! Voyons... La pointe est enrobée de tissu, elle ne doit pas faire si mal que ça! Je redenscendis au sol, quelques secondes après que la princesse ait atterit.

- Vous avez perdus. Certains d’entre vous devraient même être déjà en train de faire leurs gages.

- Nous avons reçus des consignes avant de venir ici, princesse. Nous devons…

Elle les coupa sèchement. On ne répond pas à une princesse, surtout pas lorsqu'elle est en colère. Je me retins d'esquisser un faible sourire.

- Je sais, j’ai été mise au courant à l’ instant. C’est inadmissible ! Qui l’a ordonné ?

- C’est le…

Sa colère explosa soudainement. Aussi terrible que ma mère, celle-là...

- C’est trop tard pour les explications, hors de ma vue !

Si les ordres provenaient véritablement du Roi en personne, il était certain que même Ithiliel ne réussirait à les faire changer d'avis...

- Ne dites rien, je sais que je dois rentrer. Allez devant je vous rejoins avec elle un peu plus tard. Mais pas maintenant.

Je haussai un sourcil. Elle n'était pas au courant de ce qui se tramait avant que je le lui dise... Je compris qu'elle bluffait...
De toute façon, j'avais bien démontré que j'étais plus rapide que les soldats. Même avec toute leur bonne volonté, ils ne réussiraient pas à me rattraper...

- Je ne peux pas…

- Mais si, ma nouvelle servante lunaire vous à toucher comme l’indique cette poudre. Vous savez qu’un garde qui ne fait pas le gage que je lui donne à la suite d’un de mes jeux ne fait pas long feux dans la Garde et ce même s’il monte un tant soit peu dans l’estime de mon père.

Je ne pus me retenir de sourire. C'est qu'elle était douée en menace voilée... Et son bluff était parfait. Je perçus l'un des regars des soldats, probablement un haut gradé qui ne semblait pas être dupe... Il allait nous causer des problèmes lui...

Lorsqu'ils se furent quelque peu éloignés, je m'approchai d'Ithiliel et poita une écorchure sur son avant-bras.

-Vous avez dû vous couper en courant...

Je fis un mouvement de tête en direction de ceux qui venaient de partir et continua:

-L'un d'eux ne semblait pas croire à vos paroles...

Je soupirai et souleva son bras. Je plaçais l'une de mes paumes au dessus de la blessure et je plasmodiais quelques paroles. Ma paume s'illumina et je savais que mes yeux venait de prendre le même aspect que notre gardienne céleste bien-aimée. Ils reprirent leurs teintes semblable à un ciel étoilé et la lumière s'éteigna. Je souris à Ithiliel et posa un doigt sur ma bouche, signe de confidence:

-Je suis l'une des rares elfes lunaires à pouvoir utilisé la magie de guérison sans potions ou herbes...

Je lui fis un clin d'oeil:

-Mais cela doit rester un secret...

J'allais récupéré mes flèches qui trainaient au sol et je dit:

-On devrait peut-être les suivrent sur quelques mètres, pour qu'ils ne se doutent pas que vous leurs avez mentis...

Ma compagne de chasse désigna mon bras du doigt.

-Vous avez dû vous couper en courant... L'un d'eux ne semblait pas croire à vos paroles...

c'était très probablement de Rohir qu'elle voulait parler. Le chef de mes gardes qui subissait mes "caprices" depuis près de deux ans maintenant. Un exploit donc, car tout les autres n'ont pas eu les nerfs assez solides pour supportez les humeurs et les jeux de leurs "princesse".

Isilwë prit mon bras et psalmodiait. Ses yeux changèrent des couleurs et ses paumes s'illuminèrent. Plus aucune trace de coupure. Elle n'avait pas été obligée de faire cela. Après tout, ce n'était pas une blessure significative mais plutôt un petit bobo sans gravité.

L'elfe lunaire eu un sourire et posa un doigt sur ses lèvres:

-Je suis l'une des rares elfes lunaires à pouvoir utilisé la magie de guérison sans potions ou herbes... Mais cela doit rester un secret...

Elle me faisait donc réellement confiance comme je commençais à le penser.Je l'aimais bien mais en même temps je commençais à comprendre ce que cherchait mon père. Si je ne me trompais pas, il voulait la princesse pour ses dons. Je ne savais pas encore comment il avait pu en entendre parler...

-On devrait peut-être les suivrent sur quelques mètres, pour qu'ils ne se doutent pas que vous leurs avez mentis...

Je hochais la tête. Devrais-je livrer réellement la princesse pour satisfaire mon père? Ou m'en tenir à mon plan initial? C'est à dire semer les gardes avec ma nouvelle amie? Car oui, c'était ainsi que je la considérais à présent. Je ne voulais pas perdre une amie et camarade de jeu, ni décevoir mon père. Mais il me fallait choisir. Et vite!
La seule pensée d'Isilwë enfermée dans une cellule me retourna complètement l'estomac. Non, je ne voulais pas que ça arrive! Mais le devoir ne m'incitait-il pas pourtant à aller contre ma volonté?

Je sentis soudain l'attention de mes gardes se relâcher. Je fis un signe de tête à la princesse et nous nous élançons de nouveau dans une course folle, telle que je les aimais.
Je pris soin de rester à bonne distance derrière elle:

- Elle s'enfuit rattraper là! lançais-je.

Mais ils étaient vraiment lents que nous n'avions pas tarder à disparaître de leurs champs de vision. J'avais choisie et advienne que pourra. Mon père n'avait pas toujours raison, et je n'étais pas d'accord avec sa façon de faire. J'étais décidée à prouver qu'il avait tord.

Nous nous étions arrêter près d'un ruisseau ou je trempais mes pieds avec délice, je brisais le silence paisible de la nuit pour lui demander:

- Isilwë, j'aimerais savoir... comment as-tu pris la décision de tout quitter comme ça? Tu ne regrette pas d'être partit de chez toi?

Spoiler:

La princesse Ithiliel hocha la tête et sembla pensive durant quelques secondes. L’attention des gardes se relâcha subitement. C’était le bon moment pour filer, si c’était encore le plan...

L’elfe noire me fit un signe de la tête et je le pris pour le signal de départ. C’est repartit pour une nouvelle course!

Je m’élançai entre les arbres, louvoyant habilement entre les troncs. Je me penchai subitement pour éviter une branche et je remarquai que la princesse me suivait, quelques mètres en arrière.

- Elle s'enfuit, rattraper la!

Comme si vous en étiez capable. Ces gardes étaient définitivement plus lents qu’une tortue. Leurs lourdes armures les ralentissant, nous nous retrouvâmes rapidement hors de leur portée.

J’entendis le clapotis d’un ruisseau au loin et je m’y dirigeais. Ma compagne de jeu semblait avoir eu la même idée...

Pendant qu’Ithiliel trempait ses pieds dans l’eau cristalline, je me penchai vers la source et y plongeai mes mains en coupe. Je fixai la lune qui se reflétait à la surface, avant de boire plusieurs gorgées.

Le silence s’installa. Les soldats n’allaient pas nous trouver de sitôt.

Le calme de l’endroit fut brisé par la princesse qui me demanda :

- Isilwë, j'aimerais savoir... comment as-tu pris la décision de tout quitter comme ça? Tu ne regrette pas d'être partit de chez toi?

Je m’assis en tailleur, à ses côtés, et je levai les yeux vers le ciel, tentant de lire le mouvement des étoiles. Mìriel était bien plus doué que moi dans ce domaine...

Mìriel... Ma sœur me manquait atrocement. Et dire que j’avais pensé durant ces quatre-vingts longues années qu’elle était en sécurité au sein du palais lunaire... Si j’avais su, je me serais mise à sa recherche bien plus tôt.

Je soupirai et tournai mon regard semblable au ciel au-dessus de nos têtes, et dis :

- Cette décision... J’y ai réfléchi durant vingt ans... Vingt ans à peser le pour et le contre. À tenter de comprendre ce qui me retenait à mon peuple...

Je m’arrêtai quelques secondes et passai ma main dans mes cheveux.

-Vois-tu, Ithiliel, je n’ai jamais voulu devenir Reine... Enfant, je rêvais d’intégrer les Istar. Ces elfes lunaires parcourent le monde entier pour trouver les plantes ou les remèdes rarissimes, ainsi que des bribes de l’ancienne culture elfique, désormais oubliée. J’étais fascinée par leurs histoires. Je m’échappais à l’aube pour les écouter raconté leurs aventures dans les tavernes. Je voulais chevaucher dans les grandes plaines de Mywiel, gravir le mont Isylith ou parcourir le désert d’Undil et les profondes mines de Calion...

Je tournai mon regard vers elle et lui fit un sourire triste. Cela semblait être le lot de bien des princesses. Ceux du peuple rêvent de notre pouvoir et de notre influence, alors que nous, nous rêvons de leurs libertés. Excepté Findìr qui me connaissait pratiquement depuis ma naissance, personne n’était au courant...

- Mais je devais rester bien sagement derrière les frontières invisibles du royaume lunaire, situé dans cette même forêt... Cette histoire de forêt maudite, c’est nous qui la répandons, pour éviter les indésirables, comme dirait mes parents.

Lorsque je parcourais les bois, je prenais toujours soin d’éviter le lieu où se trouvait le palais... Je ne désirais pas être retrouvé par des gardes en patrouille ou pire, par les Rôdeurs...

-J’ai appris à leur insu une très ancienne magie lunaire... Et j’ai découvert bien des choses. J’ai aussi compris que malgré la guerre qui se profile à l’horizon, jamais mes parents ne feront le moindre geste. Toutes les mystifications, les secrets et le mensonge qui entourent ma race me sont devenus insupportable. C’est ce qui ma poussé à partir... Je ne regrette rien. Mais avoir laissé ma jeune sœur seule me brise le cœur. Je souhaite juste qu’elle ne m’en veut pas...

Je pris ses mains dans les miennes et lui souris :

-Excepté Findìr, l’elfe lunaire de tout à l’heure, qui est mon garde du corps et mon ami depuis toujours – je sais, on ne parait pas très proche tout les deux aux premiers coups d’œil, mais l’embêter a toujours été l’un de mes passe-temps favoris- je n’ai jamais eu d’amie elfe de mon âge à qui me confier. Tu es la première à qui je révèle tout ça... Hantale...

Je me sentais bien en sa présence. Sereine et n'étant pas obligé de constamment gardé ce masque hautain et froid qui était normalement le mien...

Je me relevai subitement, et fermai les yeux pour mieux écouté les sons qui me parvenaient de la forêt, une main posé sur l’empennage d’une flèche. Je soupirai de soulagement lorsque j’entendis le grattement familier d’un mulot, rapidement capturé par ma jeune chouette.

-Pardonne-moi... J’avais cru entendre des pas... Trop légers pour appartenir à Findìr, je reconnaitrais sa démarche entre mille... Et pas assez bruyante pour être celles de tes soldats...
Il faut faire attention aux Rôdeurs....

Je me rassis à ses côtés et je plongeai à mon tour mes pieds dans l’eau rafraichissante qui s’illumina légèrement, comme si on venait d’y plonger la lueur d’une étoile.

-Tiens, j’avais oublié que je pouvais faire ça...

Je tournai la tête en direction d’Ithiliel et demandai :

-Et toi, pourquoi t’échappes-tu aussi souvent du palais de Seregon? Cela ne semblait pas être la première fois que tes gardes te pourchassaient dans ces bois...

Spoiler:

Isilwë vint s’asseoir à côté de moi. Elle laissa échapper un soupir.

- Cette décision... J’y ai réfléchi durant vingt ans... Vingt ans à peser le pour et le contre. À tenter de comprendre ce qui me retenait à mon peuple...

Vingt ans... c'est long. Un véritable dilemme mais elle avait réussi à faire un choix avant de ne plus avoir l'occasion de le faire. C'était très courageux et je doutais de pouvoir en faire autant. Je m'étais posée beaucoup de questions jusqu'à aujourd'hui mais pas cette dernière. Était-je réellement attachée à mon peuple? Quelles relations avais-je avec lui? Je devais bien avoir l'image d'une elfe capricieuse et bornée, ce qui n'était pas entièrement faux. J'aimais aller à la rencontre des gens, parler avec eux de choses et d'autres, les observer au travail ou dans la vie quotidienne. Bien sûr, je faisais en sorte de ne pas être reconnue où de ne pas dévoiler mon identité, c'était moins drôle et devenait inintéressant.

-Vois-tu, Ithiliel, je n’ai jamais voulu devenir Reine... Enfant, je rêvais d’intégrer les Istar. Ces elfes lunaires parcourent le monde entier pour trouver les plantes ou les remèdes rarissimes, ainsi que des bribes de l’ancienne culture elfique, désormais oubliée. J’étais fascinée par leurs histoires. Je m’échappais à l’aube pour les écouter raconté leurs aventures dans les tavernes. Je voulais chevaucher dans les grandes plaines de Mywiel, gravir le mont Isylith ou parcourir le désert d’Undil et les profondes mines de Calion...

Oui, il y avait tant de choses à découvrir, je la comprenais. Je rêvais de vivre ma vie, partir à l'inconnu, être libre. La princesse lunaire esquissa un triste sourire auquel je répondis par un sourire désabusé. Il l'avoir vécu pour le comprendre. Les gens du peuple ne comprennent pas pour la simple et bonne raison qu'ils en sont incapables, pour cela il faut l'avoir vécu.

Mais je devais rester bien sagement derrière les frontières invisibles du royaume lunaire, situé dans cette même forêt... Cette histoire de forêt maudite, c’est nous qui la répandons, pour éviter les indésirables, comme dirait mes parents.

Une forêt maudite, pensais-je amusée, c'était réussi. ça avait bien marché. Moi-même plus jeune, j'y ai cru un instant. Et puis avec toutes mes escapades, je m'étais enhardie. Mes pas dans ma course m'avaient conduite près à la lisière de la forêt. L'idée de faire peur à mes gardes était d'ailleurs trop tentante. Et c'était autant par défi que par jeu que je m'étais avancée dans ces bois.

-J’ai appris à leur insu une très ancienne magie lunaire... Et j’ai découvert bien des choses. J’ai aussi compris que malgré la guerre qui se profile à l’horizon, jamais mes parents ne feront le moindre geste. Toutes les mystifications, les secrets et le mensonge qui entourent ma race me sont devenus insupportable. C’est ce qui ma poussé à partir... Je ne regrette rien. Mais avoir laissé ma jeune sœur seule me brise le cœur. Je souhaite juste qu’elle ne m’en veut pas...

Je ne savais pas quoi lui dire pour apaiser un peu la douleur que je percevais encore dans sa vie. Elle devait vraiment beaucoup l'aimer sa petite soeur. Je l'enviais. Isilwë me prit les mains dans les siennes.

-Excepté Findìr, l’elfe lunaire de tout à l’heure, qui est mon garde du corps et mon ami depuis toujours – je sais, on ne parait pas très proche tout les deux aux premiers coups d’œil, mais l’embêter a toujours été l’un de mes passe-temps favoris- je n’ai jamais eu d’amie elfe de mon âge à qui me confier. Tu es la première à qui je révèle tout ça... Hantale...

J'avais l'impression que nos âmes étaient le reflet l'une de l'autre. Un sentiment de paix, la sérénité régnait en maître. Mon amie se leva avec soudaineté qui me surprit, à l’affût, comme si elle guettait un danger.Au bout de quelques minutes;

-Pardonne-moi... J’avais cru entendre des pas... Trop légers pour appartenir à Findìr, je reconnaitrais sa démarche entre mille... Et pas assez bruyante pour être celles de tes soldats... Il faut faire attention aux Rôdeurs....

Elle se rassit et trempa à son tour ses pieds dans l'eau claire. Mes yeux s’agrandirent quand je vis cette dernière s'illuminer un instant.

-Tiens, j’avais oublié que je pouvais faire ça...

J'eu un sourire amusée. Décidément, cette nuit est pleine de surprise. Elle me demanda en me regardant:

-Et toi, pourquoi t’échappes-tu aussi souvent du palais de Seregon? Cela ne semblait pas être la première fois que tes gardes te pourchassaient dans ces bois...

- ça m'arrive souvent de sortir du palais comme ça. Mais c'est bien la première fois que je viens ici. Je ne me sens pas à l'aise là-bas, avouais-je d'un ton lasse,
Les cours de bonne conduite très peu pour moi merci. Si le protocole m'exaspère, les conseillers de mon père et les gens de la cour me répugnent. Parmi tout ces misérables, roublards comme il n'est pas permis, des flatteurs et des hypocrites, il y en a qui se croient plus malins que d'autres, cherchent le pouvoir par tout les moyens.

Je me tus un instant, je m'humectais les lèvres et repris:

-Je sentais que ce "beau" monde était faux. Ils ont voulu tous, avoir une influence sur mon éducation pour faire de moi, la princesse parfaite ignare trop heureuse de son sort. Les semi-vérités, les omissions m'exaspéraient. Je voulais savoir la vérité entière où rien, le passé sans déformation. C'est comme ça qu'a commencée ma rébellion. J'ai commencée à sécher des cours. Et puis on m'attribua un chaperon pour me "recentrer". Cette désagréable impression d'être épiée, de ne pas être libre de ses mouvements, non, je ne pouvais pas le supporter. Alors, je m'ingéniais à échapper à sa surveillance.

Et y échappe encore, rajoutais-je en mon fort intérieure. Un sourire aux lèvres.

- Je finis par me lancer dans des "escapades", poussant toujours un peu plus loin l'audace.Je les voyais bien venir avec leur "mariage". N'y aurait-il pas de meilleur moyen pour accéder au trône? Donc je suis devenue infernale, je multipliais mes escapades, inventais des petits jeux pour me distraire. Je me suis faite l'image d'une elfe capricieuse et immature voir infantile. Je crois qu'ils ont renoncer à me marier.

Je finis par pousser un soupir et m'étirais avant de conclure:

- Je me demande s'ils ne se doutent pas que je suis ingénue qu'il puisse y paraître. Alors, en cherchant à m'écarter définitivement de la politique, peut-être cherchent-ils à trouver ma faille. Enfin, je ne leurs ferais pas ce plaisir là. Ils ne m'auront pas.

C'était la première fois de ma vie que je me parlais autant à quelqu'un excepté mon père. Mais même cela, je ne le lui avais pas dit. Je ne voulais pas qu'il le sache. Pourquoi? Par fiértée? Par peur de sa réaction? Car mon pire cauchemar, c'est qu'il approuve les conseillers sur mon "cas". Je trouvais surprenant de voir avec quel facilitée je m'étais confiée à quelqu'un, enfin, pas a n'importe qui. Une amie. Je la regardais dans les yeux, reconnaissante, je dis doucement ce même mot:

- Hantale.

Je sortis les pieds de l'eau pour croiser les jambes en lotus. La nuit était belle. Le silence reposant. Mais une question me revenait constamment en tête. La curiosité piquée au plus vif, je finis par lui demander:

- Tu as parler de rôdeur tout à l'heure. Qu'est-ce?